Chrono Sinn 103 St Sa

Pour ceux qui ne connaissent pas l’origine esthétique de ce chrono, il faut remonter aux années 50 avec un chrono pilote flyback, le Breguet Aéromarine qui exista en « bicompax » mais aussi en « tricompax » avec les registres en disposition 3-6-9…

Breguet type 20 Breguet type 20

De nombreuses infos dispo sur la Breguet type 20 sur le blog de thespringbar

Quelques années plus tard, en 1961, la marque Sinn fut créée par Mr Helmut Sinn… ancien pilote d’aviation pendant la seconde guerre mondiale, puis instructeur par la suite.

La bannière de la page du site de ce Monsieur pas comme les autres, résume à elle toute seule ce que je viens de dire d’ailleurs…

et la Sinn 101 équipée d’un calibre Valjoux 726 vue le jour (déclinaison du Valjoux 72) durant les années 60…

Crédit « grinhu »

Revenons à la Sinn 103 St Sa maintenant et sa différence avec la 103 St.

1/ Pas de glace acrylique.
Sympathique sur le plan esthétique bien sûr, mais une véritable catastrophe sur le plan des rayures quotidiennes acquises avec facilité… d’autant plus que son dôme est prohéminant… La « Sa » est équipée d’une glace saphir traitée anti-reflet sur les deux faces.

2/ Pas de lunette tournante en aluminium anodisée comme la 103 St.
Peut-être un look rétro la 103 St, mais fragile aux chocs, avec l’anodisation qui peut s’ôter rapidement en cas de frottement involontaire, ET, le fait qu’elle tourne en général, soit trop facilement, soit trop durement, donc qu’on la retrouve souvent au poignet en position décalée… ET, que pour régler son frottement il faut agir sur les facettes d’une corde à piano interne à la lunette, qui est un enfer à ôter et à remettre sans tordre tout l’ensemble ou occasionner un bon grippage… une conception non robuste fonctionnellement parlant… ou alors il faut ne s’en servir que très peu… car bonjour la fiabilité…

D’ailleurs, bon nombre de chronos pilote équipés autrefois de ce type de lunette avaient de gros problèmes de fiabilité de fonctionnement à ce niveau… tout une époque…

Cette version « Sa » possède un fond transparent (glace saphir avec traitement anti-reflet interne) qui permet d’observer le calibre Valjoux 7750 pas si mal fini que ça… car Sinn utilise depuis quelques années une meilleur finition qu’auparavant sur ce calibre exposé au grand jour… C’est un plus… et ça devenait indispensable…

Ce fond transparent (et un peu la glace saphir) ont pour conséquence d’augmenter l’épaisseur de la montre qui l’était déjà de part l’utilisation d’un 7750 à l’épaisseur initiale certaine… On passe donc de 15,5 à 17 mm environ d’épaisseur. Certains trouveront ça énorme. Je n’ai jamais eu de problème de porté personnellement lié à l’épaisseur d’une montre, le bombé du saphir de fond dans le cas de la 103 St Sa se masquant sur le poignet… mais c’est un beau bébé c’est sûr.

Sa lunette tournante est issue d’une techno plus récente que la 103 St et sa lunette en aluminium anodisée. On la retrouve d’ailleurs sur d’autres modèles Sinn.

– Elle est bi-directionnelle comme il se doit sur une montre type aviation et est indexée toutes les minutes à la différence de la 103 St avec freinage par friction à l’aide d’une corde à piano cambrée. Le repère triangulaire à 12h est lumineux. Elle est de type compte-minutes, donc avec temps décroissant.

– Après observation de l’insert, je ne pense pas qu’il soit en aluminium anodisé noir, mais plutôt réalisé dans une matière plastique à l’état de surface brillant, à l’aspect cossu, et dont les rayures n’ôtent pas la couche anodisée noire en laissant apparaître le gris de l’aluminium, comme avec des inserts plus classiques., mais c’est à confirmer…

Des vis sont présentes en périphérie de la lunette tournante pour empêcher toute extraction accidentelle…

– Une autre différence concerne les poussoirs du chrono qui sont de type vissé… Moins pratique lorsque l’on veut s’en servir régulièrement… mais lui donnant un côté un peu plus « cossu » que la St.
L’étanchéité n’en change pas pour autant, car elles sont toutes deux étanches à 200 m tout de même… le vissage des poussoirs empêchant de les actionner par inadvertance sous l’eau, Sinn n’offrant pas de garantie sur cette action sous-marine …

– Vous pourrez apercevoir aussi sur les photos, sur le côté de la carrure proche de la « corne » située à 7h, une vis… cette vis est en place pour obturer un trou destiné à recevoir un dispositif permettant de déshumidifier et d’évaluer en même temps par changement de couleur le niveau hygrométrique interne de la montre. En option sur cette montre, une capsule remplie de sulfate de cuivre, peut-être vissée et répondre à cette fonction… Préalablement, la montre doit être emplie d’un gaz Argon pour en chasser l’air… technique bien connue lorsque l’on veut conserver des produits sensibles à l’humidité.

Il faut bien entendu que l’humidité n’entre pas à nouveau dans la montre, même en actionnant les poussoirs ou la couronne…
Sinn utilise à cette fin, non pas des joints toriques en Nitrile (type NBR), caoutchouc synthétique évolué, mais de type EDR (Extreme Diffusion-Reducing), qui ont la capacité de réduire la diffusion de l’humidité dans le temps d’environ 25% par rapport aux autres joints.
Toutes leurs idées proviennent du fait que l’humidité est pour eux le facteur prépondérant dégradant une huile de mouvement, et je ne parle pas de noyade bien sûr… et lorsqu’une huile est dégradée, la lubrification n’est plus optimale, donc l’usure plus rapide survient…

Question dimensions, on est à 41 mm sans la couronne, 17 mm d’épaisseur comme déjà dit, et avec une entrecornes de 20 mm.

Une montre contrastée, confortable sur un petit poignet de 17 cm, à ne pas négliger…

Lionel.

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